La croissance externe
Le moyen le plus rapide de doubler de taille !
« Agissez comme s’il était impossible d’échouer. »
Winston Churchill, homme d’état britannique (1874-1965)
« Le plus grand ennemi d’un bon plan, c’est le rêve d’un plan parfait. »
Carl von Clausewitz, militaire et écrivain prussien (1780-1831).
La croissance externe (« build up ») est un formidable levier de croissance. C’est le plus ambitieux, le plus rapide. Elle permet en effet de gagner du temps : l’entreprise acquiert mécaniquement les clients, les marchés et les compétences techniques de la cible. Elle permet aussi d’acquérir une taille critique sur le marché, de diversifier les risques, de faire des économies d’échelle, de gagner en autonomie d’approvisionnement, de bénéficier d’une antériorité et d’équipes locales reconnues sur un marché à l’international.
Pourtant, il n’y a que 300 à 500 opérations de build up par an ; il en faudrait 5 fois plus pour combler l’écart avec l’Allemagne en termes de nombre d’ETI14. De fait, si 91 % des dirigeants interrogés estiment avoir réussi leurs opérations de croissance externe, 65 % des PME les considèrent comme des opérations à risque15 – non sans raison.
Doubler de taille, c’est s’emparer du levier de la croissance externe, avec énergie, mais aussi méthode, pour en maîtriser les risques.
Les PME de croissance consacrent l’essentiel de leurs investissements à la croissance externe. 12% des PME de croissance ont réalisé une acquisition de titres ou de fonds de commerce entre 2011 et 2015 (étude Xerfi, 201716). Cela représente entre 54 et 62% de l’investissement total et 6% du chiffre d’affaires. Le taux de croissance moyen des PME recourant à la croissance externe ressort à 31% contre 19% pour les autres PME de croissance.
La croissance externe concerne toutes tailles d’entreprise. Près des trois quarts des opérations sont réalisées par des PME de taille réduite (chiffre d’affaires inférieur à 4 millions d’euros). Le montant moyen de l’investissement de croissance externe des PME en croissance s’élève à 1,6M€ sur la période 2011-2015.
La croissance externe génère souvent un besoin de ressources financières externes. En moyenne, les levées de capitaux propres représentent 50% du financement.
1. Essayer, c’est l’adopter ! Passé la courbe d’expérience de la première croissance externe, vous aurez envie d’y revenir. 35% des PME qui ont réalisé une opération de croissance externe y recourront de nouveau17.
2. Toutefois, c’est une opération qui nécessite une préparation amont forte : tel un général d’armée, vous devez choisir soigneusement vos cibles et anticiper le plus possible à la fois l’approche, la négociation et l’intégration. Aucune place pour l’improvisation.
3. Une croissance externe n’est réussie que lorsque l’intégration est achevée : le plus difficile n’est pas d’acheter mais d’intégrer, réaliser les synergies, respecter les budgets et les délais d’intégration, retenir les talents / personnes clés, et réaliser ainsi l’avantage stratégique visé.
4. Cette intégration nécessite un leadership fort et un appui externe : en amont pour organiser, prévoir, coordonner et contrôler ; en aval pour mobiliser, gagner la confiance et emmener toutes les équipes historiques et les équipes de la cible dans le nouveau projet d’entreprise.
14 Acquérir pour bondir. La croissance externe au service de la transformation de l’entreprise, Bpifrance Le Lab, 2015.
15 Etude sur la perception de la croissance externe comme moyen de développement des PME françaises, Etude Ifop pour le compte de Grant Thornton, en partenariat avec le Medef, 2007.
16 et 17 Etude Xerfi portant sur 1 050 PME ayant opéré des croissances externes supérieures à 100k€ et dont le chiffre d’affaires a connu une croissance d’au moins 10% par an.