La croissance des PME : un enjeu national, un enjeu d’entreprise.

Remettre nos PME¹ dans une ambition de croissance est un enjeu majeur pour l’économie française et pour l’emploi des générations futures. Entre 2009 et 2015, les grands groupes ont détruit 80 000 emplois en France². Les startups de la French Tech sont une chance pour la France et son rayonnement ; elles poussent l’innovation dans notre pays, mais leur contribution à l’emploi est encore faible.

Dans ce contexte, la France a un trésor caché : ses 5 800 entreprises de taille intermédiaire (ETI³). Elles ont créé 337 500 emplois entre 2009 et 2015 et représentent 35% des exportations. A côté d’elles, les PME représentent 50% des emplois en France : c’est donc un enjeu considérable. Mais leur dynamique est trop atone, et par conséquent leur contribution à la création d’emplois trop faible.

L’enjeu est d’aider nos PME à croître pour atteindre la taille d’ETI : l’Allemagne en compte 12 500 et le Royaume-Uni 10 000 ! Il faut aussi faire grandir celles-ci : plus de la moitié des ETI ont moins de 500 salariés. Leur effet d’entraînement sur l’emploi est considérable : à chaque fois que l’on crée un emploi dans une ETI, on crée 3,5 emplois indirects dans l’économie française, compte tenu notamment de leur ancrage très fort dans les territoires et de leur chaîne de sous-traitance.

Croître, c’est aussi votre enjeu, l’enjeu de toute entreprise : une stratégie de croissance peut vous permettre de réaliser des économies d’échelle, d’intégrer la chaîne de valeur, de bénéficier aussi d’un « effet réseau » qui démultiplie votre force de frappe⁴.

Afficher un projet de croissance ambitieux et atteindre une taille critique vous engage aussi dans une dynamique motivante pour vos équipes et vous aide à attirer les talents. Vous entrez ainsi dans le cercle vertueux de la croissance.

Mais la croissance est plus qu’un enjeu économique. Je n’oublierai jamais la phrase de cet entrepreneur ligérien : « La responsabilité sociale de l’entrepreneur, c’est de croître à son potentiel ». Pour lui, ne pas exploiter le potentiel de croissance de son entreprise était irresponsable : c’était se désintéresser des créations d’emplois possibles et du dynamisme territorial.

J’ai toujours été frappée par l’engagement, voire le patriotisme, des dirigeant(e)s de PME/ETI. Engagés dans leur entreprise, engagés dans leur territoire, engagés dans la Cité, ils ont pour objectif de donner du travail à leurs employés et de créer de l’emploi dans leur territoire. Homme ou femme, parent ou grand-parent, l’entrepreneur est soucieux du monde qu’il laissera à ses enfants, et de la manière dont son entreprise y contribue. Chacun sait bien que l’ouverture ou la fermeture d’une usine dans un territoire a des effets d’entraînement très forts sur l’emploi direct, mais aussi indirect à travers les services associés, et accélère la vivification ou la désertification de certaines régions.

¹ (Insee, 2016)La catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.
² Insee, Les entreprises en France, édition 2017.
³ (Insee, 2016) Une entreprise de taille intermédiaire (ETI) est une entreprise qui remplit 2 des 3 critères suivant : un effectif de 250 à 4999 salariés, un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5Mrd€ ; un total de bilan n’excédant pas 2 Mrds€.
⁴ Selon la loi de Metcalf, la valeur d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses clients.

2. DOUBLER DE TAILLE, C’EST POSSIBLE !

Nous allons explorer 4 accélérateurs de croissance que sont la performance commerciale, l’innovation, le développement à l’international et la croissance externe.

3. POURQUOI ÉCRIRE CE LIVRE ?

Depuis plus de 15 ans, mon action quotidienne est guidée par l’envie d’avoir un impact sur la croissance et la compétitivité des entreprises françaises, et par là même sur l’emploi dans notre pays.